Projet meubles japonais

De la palette à la bille de bois
Dans un choix de changer d’activité, je me suis tourné vers le monde du bois.
L’idée du «DIY», le faire soi-même, me semblait intéressante mais présente de gros défauts. Si la matière n’est pas chère, la travailler est peu valorisant et abîme les outils. En plus,l’esthétique recyclage palette n’est pas à mon goût, contrairement à l’idée de consommer moins mais mieux.
Christopher Schwartz, l’auteur américain de livres sur le bois, dont«Le design de meubles de l’anarchiste», défend l’idée d’une moindre consommation de masse. En s’appropriant la fabrication et l’entretien de ses propres meubles, il veut échapper au mobilier industriel. La construction et l’esthétique y sont de belle qualité. Christopher Schwartz insiste sur le fait d’apprendre les bases de l’ébénisterie pour créer. Il s’inspire des meubles découverts dans des ouvrages historiques, des musées ou lors de rencontres fortuites avec des fabricants, notamment de chaises.
Le hasard a voulu qu’un voyage en Asie transforme, littéralement, ma vision pleine d’idées préconçues en une attirance pour une culture et un mode de vie qui trouvent un véritable écho en moi. Un certain concept dans l’architecture asiatique traditionnelle me semble tout à fait intéressant. La pièce principale peut y être multifonction. Idée géniale en soi, où l’on adapte l’endroit à l’usage que l’on souhaite. Le mobilier y est caché ou rangé, et l’espace est disponible pour une autre activité.
En 1953, un groupe de designers industriels de Tokyo, le groupe KAK, a écrit différents articles et ouvrages sur la construction de meubles à faire soi-même, dont le livre présentant une collection de 24 meubles japonais, comprenant des chaises, des tables, des bancs, et autres accessoires. Cette collection met en avant la praticité de ces meubles dans de petits espaces.
Cette notion de petits espaces rejoint notre problématique actuelle du logement, qui impose une réduction des surfaces et une tout autre organisation de nos lieux de vie.
Toute l’idée est là, fabriquer soi-même une collection de meubles pratiques en s’inspirant du passé. En revisitant, les besoins et les usages, les essences de bois utilisées, les assemblages en lieu et place du traditionnel vis et clous des années cinquante.
La boucle est bouclée, le concept est là.
Fabriquer des meubles pratiques en s’inspirant des connaissances et des traditions de la construction en bois, en les adaptant aux usages et besoins du futur.
Mais je ne suis qu’au tout début du voyage…

XavierD